Il existe autant de visions de l’ufologie que d’ufologues. Celle qui prévaut au sein d’OVNI-Languedoc est simple. Elle pourrait se résumer ainsi : le phénomène ovni existe mais nous ne sommes pas en mesure d’en révéler la ou les natures de façon certaine. Pour cela, il faudrait des preuves que nous ne détenons pas.
Á peu près 45% des cas sur lesquels nous avons enquêté ont trouvé une explication de façon certaine : il s’agit de méprises avec des satellites Starlink, des avions, etc. Les témoins acceptent dans la plupart des cas l’explication qui leur est donnée même s’il est arrivé en quelques rares occasions qu’ils la rejettent.
55% des cas ne sont pas expliqués, une bonne partie parce que nous sommes informés trop tardivement ou parce que les informations fournies par les témoins sont insuffisantes ou trop imprécises. Il arrive parfois que nous n’ayons qu’une date approximative par exemple.
Un quart des cas reste non expliqué alors que nous avons des informations précises et suffisantes pour un travail d’aval. Ce sont ceux qui nous motivent à continuer.
Le travail d’enquête que nous faisons, qui est inscrit dans notre ADN, suit certaines méthodes et est rigoureux autant que cela nous est possible. On nous reproche de trouver des explications aux observations, généralisant ainsi ce qui n’est que partiellement exact car cela sert le dessein qui est de nous dépeindre comme de vilains sceptiques. Ce qui me permet du coup de replacer mon éditorial publié dans Logosphères n°10, intitulé « De l’usage du qualificatif « sceptique » en ufologie ». Il avait tout du billet d’humeur et le voici.
La langue française permet à un même mot d’avoir plusieurs sens. Construite au fil du temps, elle mérite que chacun prenne le temps de la maîtriser avant d’en user.
Ainsi, le sens du mot « sceptique » a évolué avec les époques. Pour les philosophes grecs de l’Antiquité, le sceptique ne nie ni n’affirme rien. Par extension, le philosophe adepte du scepticisme nie la possibilité de la connaissance absolue et il refuse d’admettre une chose sans la soumettre à un examen critique préalable. L’origine de la notion de scepticisme est donc indissociable dès le début du dogme partagé par les premiers sceptiques.
C’est d’autant plus intéressant que de nos jours, une partie de ceux qui se déclarent sceptiques au sujet du phénomène O.V.N.I. partagent un dogme. Qui n’a jamais entendu : « Les O.V.N.I., ça n’existe pas. Pourquoi ? Parce que c’est impossible ! ». Alors que le bon scepticisme doit se nourrir du doute, de la raison, de l’esprit critique, ces éléments sont absents de ce type de discours. Seul l’argument d’autorité est alors pris en compte au détriment de la démarche scientifique et de l’ouverture d’esprit qui devrait aller avec. Cela n’empêche pas certains scientifiques de s’être engagés dans cette voie.
Les autres sceptiques sont ceux qui doutent de ce qui ne leur apparaît pas comme une évidence, indépendamment de leurs éventuelles aspirations personnelles et croyances. Ils bannissent tout dogme et examinent les indices, les éléments de preuve, avant de donner leur opinion. Loin de rejeter la réalité du phénomène O.V.N.I., ces sceptiques à l’esprit ouvert se sont saisis du sujet d’une façon la plus neutre possible, tout en étant d’une grande prudence quant à son interprétation et ne perdant pas de vue que, si des explications existent, elles sont sûrement multiples, les modes de manifestation du phénomène étant à la fois complexes et extrêmement divers.
Le tour d’horizon ne serait cependant pas complet sans les « croyants ». Vous allez dire que le sujet a déjà été abordé puisque nous avons établi que la première catégorie de sceptiques avait adopté une démarche qui relève de la croyance. Il existe cependant une seconde catégorie de croyants, que l’on ne peut en aucun cas qualifier de « sceptiques » : ceux qui pensent avoir en main tous les éléments nécessaires pour établir de façon raisonnable et définitive la nature du phénomène O.V.N.I., les partisans de l’hypothèse extraterrestre par exemple. Ils ont été convaincus par les arguments et éléments de preuve dont ils ont eu connaissance parce que, dans tous les cas, cela va dans le sens de leurs attentes. Hélas, ces « preuves » seraient considérées par d’autres comme, au mieux, de simples indices.
Quantité d’individus (encore une autre catégorie ?), les moins exigeants en termes de « preuves », ont pu développer leur croyance sans attendre d’étudier le dossier O.V.N.I… Cela s’apparente clairement à une croyance religieuse. On trouve généralement ces personnes parmi ceux qui se contentent d’aller d’un site à un autre et qui, en ayant visité quelques-uns, se sont laissés tenter – au sens biblique – par les nombreuses « révélations » qu’ils comportent. Devenus en quelques jours des spécialistes en ufologie, ces « ufologues omniscients » s’aimeraient souvent omnipotents puisqu’ils s’emploient ensuite à expliquer aux autres la Vérité sur les ovnis et les races aliens qui nous visitent tout en s’affrontant entre elles dans le cadre d’une effroyable guerre galactique.
Alors oui, être sceptique est une bonne chose si on cultive un véritable scepticisme, ouvert aux possibilités et non pas coincé dans des pensées dogmatiques, un système de pensée fermé aux autres et à l’autre.
Pour en revenir au travail d’aval, celui de l’enquêteur, il est primordial. Trop d’ufologues s’en tiennent au recueil de témoignage sans aller plus loin. Ils ne vérifient pas les informations, ne contactent pas les institutions susceptibles de les aider à trouver une solution aux observations (les aéroports par exemple), et diffusent le recueil de témoignage tel qu’ils l’ont interprété, autant dire passé au filtre de leurs croyances.
On est là bien loin de ce qu’il faudrait faire avec un sujet aussi sensible et soumis à la dérision que l’est l’ufologie. Il vaudrait mieux s’en tenir aux faits et vérifier les données avant de les publier et donc faire un véritable travail d’aval qui prend, certes du temps, des semaines, des mois, parfois plus. C’est fastidieux, c’est pénible, mais c’est nécessaire. Encore faut-il être capable de faire passer le plaisir immédiat de l’annonce après la satisfaction lointaine et bien moins forte d’avoir fait de son mieux sur un dossier.
Le problème se complique encore quand on en vient à mélanger « business » et ufologie. Soit on fait de l’ufologie soit on fait du fric en se servant de l’ufologie. Je ne m’étendrai pas là-dessus…
Voilà la position d’OVNI-Languedoc depuis sa création. Il n’est pas question de moins bien traiter les cas d’abduction que les RR2, tous méritent d’être étudiés au mieux de nos possibilités. Le témoin a droit au respect, dans tous les cas. Il n’est pas non plus question ici de prétendre que nous sommes parfaits ; il nous est arrivé de commettre des erreurs. Il ne s’agit pas plus de dire que nous sommes les seuls à travailler ainsi sur le phénomène ovni, ce n’est heureusement pas le cas. Il s’agit juste de repréciser les choses afin que certains ne se méprennent pas sur la nature de nos activités.
Un lien vers le numéro 10 du magazine Logosphères en version PDF, gratuite pour tous: N°10.pdf (ovni-languedoc.com)
Pour avoir enquêté moi-même pendant plusieurs années, je sais le travail énorme et l’investissement personnel que la recherche de la « vérité » implique. Félicitations à l’équipe et à Thierry pour mener la barque. L’ingratitude vient des gens sans scrupules qui donnent des leçons aux autres sans bouger un petit doigt pour étayer leurs paradigmes. J’ai quitté l’ufologie parce que l’investissement est démesuré par rapport aux gains espérés. En France, on ne peut pas faire de sciences car elle est vérouillée par des pontes accrochés à leur croyances. On l’a vu encore dernièrement avec le Covid pour lequel on a rebondit sans arrêts entre faits réels, fakes et secret d’état sans que la science officielle admette la contradiction. Elles ne s’est comportée que comme un outil de propagande, et je ne parle pas de la censure d’état. Bref, si je fais le parallèle c’est juste pour vous encourager dans la voie de la recherche, mais croyez que l’on y trouve plus de questions que de réponses. Amitiés.